À Bimbresso, on ne forme pas seulement des apprentis, on réveille des citoyens !

SCAED Bimbresso

Fruit de la coopération ivoiro-française à travers le C2D, le Centre de service civique de Bimbresso incarne une autre voie pour la jeunesse ivoirienne.

Né de la volonté de lutter contre l’incivisme et la marginalisation des jeunes, ce centre allie formation civique, discipline militaire et apprentissage professionnel. À Songon, il redonne chaque année espoir et repères à des dizaines de jeunes vulnérables, transformant les parcours brisés en histoires de résilience et de réussite.

Dans ses 15 bâtiments (dortoirs, réfectoire, infirmerie, salles de classe) les stagiaires suivent un programme unique, mêlant discipline civilo-militaire, formation professionnelle et accompagnement psychosocial. Pendant neuf mois, ils alternent resocialisation, apprentissage d’un métier (maçonnerie, mécanique, électricité, pâtisserie…) et stage d’insertion. « Le centre m’a appris la discipline, le respect et le travail collectif. Avant, je vivais dans la rue, aujourd’hui je prépare un vrai avenir », confie Brou Ben Abib, apprenti mécanicien.

Bimbresso, c’est aussi une école de valeurs. Ici, on apprend à défiler, à parler d’honneur, à se lever tôt et à tendre la main. Pour beaucoup, c’est le premier cadre structuré qu’ils connaissent. Les encadreurs, issus à la fois du civil et du militaire, œuvrent main dans la main pour redonner à chaque pensionnaire la fierté d’appartenir à une communauté. « Le centre est un outil de resocialisation et d’apprentissage, où les jeunes acquièrent des armes morales et professionnelles pour reprendre leur place dans la société », résume Paul Maniga, assistant social.

Depuis son ouverture, près de 500 jeunes y ont été formés, avec un taux d’insertion d’environ 60 %. Certains ont ouvert leur atelier, d’autres ont intégré l’armée ou des entreprises locales. D’anciennes pensionnaires comme Doumbia Fatima, aujourd’hui boulangère, témoignent d’une transformation profonde : « J’ai appris la maîtrise de soi et la solidarité. Avant, je doutais de tout. Maintenant, j’ai un métier et une vie stable. »

Au-delà de ses murs impeccablement entretenus, le centre de Bimbresso est devenu un symbole : celui d’un État qui croit à la réinvention par l’éducation et le travail. À travers le Service civique d’action pour le développement (SCAD), le gouvernement ivoirien fait de cette initiative un levier de lutte contre l’incivisme, la marginalisation et la perte de repères.

Au-delà de son rôle de réinsertion sociale, le centre de Bimbresso incarne un engagement plus large de l’État en faveur d’une jeunesse mieux formée et plus responsable. Il s’inscrit dans une dynamique nationale soutenue par la coopération ivoiro-française, notamment à travers le Contrat de Désendettement et de Développement (C2D).
Dans ce cadre, une convention “C2D-Emploi”, dotée d’un financement de 13,12 milliards FCFA, est consacrée au développement du service civique.
Un appui significatif qui traduit la volonté conjointe de la Côte d’Ivoire et de la France de faire du civisme, de la formation et de l’insertion des jeunes l’un des piliers durables du développement humain du pays.