Université & numérique

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Longtemps limitée par le manque d’infrastructures et des effectifs en forte croissance, l’enseignement supérieur ivoirien entre depuis quelques années dans une nouvelle phase : celle de la transformation numérique. Une révolution rendue possible par une stratégie étatique assumée et soutenue par la coopération franco-ivoirienne, à travers le C2D – Programme DEFI.

Symbole de cette mutation : l’Université Virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI), pensée pour répondre aux défis structurels du système universitaire. Son leitmotiv : offrir un enseignement flexible, accessible et connecté aux besoins du monde professionnel.

Des infrastructures modernes pour un enseignement hybride

Pour accompagner cette vision, l’État a investi dans des équipements technologiques adaptés.
Six studios d’enregistrement de cours numériques ont été installés dans les universités d’Abidjan, Daloa, Bouaké, Korhogo et Man.
En parallèle, 24 espaces numériques ont vu le jour, dont plusieurs au cœur de zones rurales. Ils permettent un accès gratuit à des ressources et outils pédagogiques modernes : « Nous disposons d’ordinateurs connectés et de contenus adaptés aux études. Les étudiants comme les enseignants viennent approfondir leurs cours et leurs recherches », explique Namon Traoré, responsable de l’un de « l’Escape Numérique 2 » au sein de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké.
Ces lieux sont devenus des pôles d’apprentissage et de réduction des inégalités sociales et territoriales.

Former ceux qui forment

La transformation numérique n’a de sens que si les enseignants maîtrisent les outils mis à disposition.
Grâce au programme DEFI 18 ingénieurs technopédagogiques ont été formés, plus de 20 MOOC et parcours FOAD ont été créés et plusieurs enseignants-chercheurs ont été accompagnés pour moderniser leurs pratiques. « Les apprenants interagissent avec nous en direct. Et comme beaucoup travaillent en parallèle de leurs études, nous les y encourageons. L’université doit s’adapter à leur réalité », confie un enseignant.

Pour les étudiants qui sont à la porte du monde du travail, l’avantage est clair : l’usage quotidien du numérique devient une compétence professionnelle. « Aujourd’hui, dans mon emploi, je suis très à l’aise avec les environnements numériques. Cela facilite vraiment la vie », témoigne un ancien de l’UVCI.

Quand le numérique sert l’innovation locale

La dynamique va au-delà des salles de classe. À Man, par exemple, le FabLab universitaire se présente comme un véritable laboratoire d’innovation. Projets étudiants, prototypes technologiques, liens avec l’économie locale : tout converge.Un exemple concret ?
La mise au point de capteurs d’inondation utilisés par les collectivités.
Et demain, le partage d’imprimantes 3D à résine avec l’UVCI, pour mutualiser les innovations. « Le FabLab est un lien direct entre l’université et le tissu économique du territoire », souligne un responsable.

En renforçant les infrastructures, les compétences et l’accès aux technologies, le C2D-DEFI a permis à l’enseignement supérieur ivoirien d’absorber la forte croissance des effectifs, diversifier l’offre de formation, rapprocher l’université des populations, réduire les inégalités territoriales et connecter la formation au marché de l’emploi.
Les résultats sont visibles et reconnus. Et surtout : ils bénéficient directement aux étudiants, où qu’ils se trouvent. Dans les amphithéâtres comme dans les villages, une même idée s’installe : le numérique n’est plus une option, mais une opportunité. L’université n’est plus seulement un lieu ; C’est un réseau, une communauté, une porte ouverte sur le monde.