Zeinab Samassi : du collège de Koumbala à la Business School de Paris
Dans les allées de l’ESCP Business School à Paris, l’une des plus anciennes écoles de commerce au monde, Zeinab Samassi marche d’un pas assuré. À 20 ans, la jeune Ivoirienne affiche une détermination tranquille, nourrie par un parcours qu’elle résume d’un sourire : « J’ai grandi loin des grandes villes, mais près des grandes valeurs. »
C’est à Soubré, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire que Zeinab effectue sa scolarité jusqu’en classe de sixième. Tout change lorsque sa mère, institutrice, est affectée à Koumbala, petite sous-préfecture à quinze kilomètres de Ferkessédougou. C’est là qu’elle découvre le collège de proximité, ouvert dans le cadre du C2D. Une école à environ 1000 mètres de chez elle, mais qui allait tracer le reste de sa vie.
« Sans ce collège, je n’aurais jamais eu ce parcours. Mes parents ne voulaient pas que je parte vivre loin d’eux. Ce collège m’a gardée auprès des miens, et c’est ce qui m’a permis de rester stable, concentrée et confiante », confie-t-elle.
Grâce à la passion de ses enseignants et à la rigueur qu’elle s’impose, Zeinab obtient brillamment son BEPC, avant d’être admise au Lycée Houphouët-Boigny de Korhogo. Là encore, elle se distingue et décroche une bourse présidentielle pour poursuivre ses études au Maroc, en classes préparatoires économiques et commerciales.
Trois années intenses, faites de nuits blanches et d’examens redoutables. « C’était dur, mais j’avais un objectif : montrer que tout est possible, même quand on vient d’un petit village », dit-elle.
Ses efforts paient : Zeinab est admissible à HEC Paris, la plus prestigieuse école de commerce de France, avant d’intégrer finalement l’ESCP, où elle poursuit aujourd’hui un Master en Management. Elle se spécialise en finance d’entreprise, un domaine où elle rêve de bâtir des passerelles entre la rigueur académique et les besoins économiques de l’Afrique.
Quand elle repense à Koumbala, elle pense à une route rouge, à des professeurs passionnés et à un collège modeste devenu tremplin.
« Les collèges de proximité ne sont pas de petites écoles », conclut-elle. « Ce sont des portes ouvertes sur de grands avenirs. »